Il était 8 heures tapantes hier au centre de vaccination installé au Palais des sports d’El Menzah, lorsque, devant les caméras des télévisions nationales et internationales, les trois premiers Tunisiens, deux femmes et un homme, ont reçu la première dose du vaccin Spoutnik. Les photographes immortalisent l’instant, au milieu d’une ambiance bruyante et surpeuplée, où on a du mal à croire que nous sommes dans un centre de vaccination. Mais qu’importe, le moment est historique et éminemment politique. Il fallait montrer au monde entier que la Tunisie, malgré un retard significatif, a elle aussi commencé à vacciner sa population. L’autre enjeu important est, sans aucun doute, de convaincre une population encore récalcitrante et parfois hostile à la vaccination. Il fallait, pour les organisateurs, montrer que le vaccin n’est pas nocif, contrairement aux informations sans fondements scientifiques qui circulent sur les réseaux sociaux. Les trois premières personnes à se faire vacciner ne sont pas d’illustres inconnues. Il s’agit de Samir Abdelmoumen, Jalila Ben Khalil, tous les deux membres du comité scientifique, et Mehrzia Hammemi, une infirmière confirmée qui s’est portée volontaire pour se faire vacciner en premier.
Après 15 minutes de repos ponctuées des questions des journalistes qui voulaient absolument avoir les premières impressions de ces « pionniers » en terre tunisienne, les trois premiers vaccinés affirment qu’ils se sentent très bien et qu’ils ne ressentent aucun effet désagréable dû à la vaccination.
« J’avais une certaine appréhension au début, car je suis parmi les premiers à se faire vacciner. Evidemment, j’ai confiance en la science et je sais comment sont fabriqués les vaccins, nous confie Jalila Ben Khalil. Certains ont l’impression que le vaccin a été fait à la hâte, mais ce n’est pas le cas, l’élaboration et la validation des vaccins obéissent à des règles strictes ».
Hier, à l’instar du centre situé au Palais des sports d’El Menzah, 25 autres centres de vaccination régionaux sur l’ensemble du pays ont ouvert leurs portes pour vacciner le personnel médical ainsi que toutes les personnes éligibles, qui auront manifesté leur volonté de se faire inoculer le vaccin sur la plateforme électronique Evax.tn.
« J’ose espérer que les Tunisiens feront confiance au vaccin, révèle Samir Abdelmoumen. Je veux dire aux Tunisiens que le déploiement du vaccin n’est pas politique, il est technique ». A aucun moment Samir Abdelmoumen n’a douté de la nécessité de se faire vacciner.
« C’est la seule façon de retrouver la vie active et sociale, nous explique Samir Abdelmoumen. Il faut faire confiance aux experts et aux médecins ».
En première ligne depuis le début de la pandémie en février 2020, Mehrzia Hammemi est consciente de l’importance de la vaccination pour le personnel médical.
« J’ai tenu aujourd’hui à montrer l’exemple à mes collègues et me faire vacciner, explique Mehrzia Hammami. J’ai tout simplement confiance en le comité scientifique. Lorsqu’il affirme que le vaccin est sûr, alors je n’ai aucune raison de m’inquiéter».
Le message est donc passé : rassurer la population et l’inviter à se faire vacciner très rapidement et massivement. 15.000 agents de la santé sont concernés et devront se faire vacciner.
Le ministre de la Santé, Faouzi Mahdi, a indiqué, par ailleurs, que 93.600 doses du vaccin américano-allemand Pfizer-Biontech devraient arriver en Tunisie au plus tard la semaine prochaine.
La Tunisie s’attend également à recevoir 137 mille doses du vaccin britannique AstraZeneca.
Christine ABOUDA
15 mars 2021 à 07:28
La Tunisie va renaitre avec la vaccination, soyez optimistes et faites vous tous vaccinés c’est l’avenir de votre pays !